La "corne de pollen"
 (Pollen horn)

Lors de la migration de printemps , les ornithologues de terrain peuvent parfois voir à travers leur télescope des oiseaux au front barbouillé, ce phénomène porte le nom de "pollen horn" .

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1.Fauvette à tête noire femelle (Sylvia atricapilla) h

En Belgique, le phénomène revêt deux aspects différents:

  • de fines particules jaunes saupoudrent  le pourtour du bec ( 2-6 ).
  •  le front peut être englué par une matière visqueuse parfois  séchée (1,7-9)

Les premières fauvettes à tête noire, des mâles nicheurs reviennent  immuablement entre le 27 et le 30 mars selon les régions du pays; quels insectes peuvent-ils trouver, comment subsistent-ils certaines années où le gel persiste?
Les femelles suivent quelques jours plus tard. Ces oiseaux visitent-ils des plantes jaunes pour se nourrir du pollen ou pour capturer les rares insectes qui se rassemblent sur les premières fleurs?
A cette époque le pissenlit et le saule marsault fleurissent mais aucune observation ne relate la cause de ce barbouillage.
Vers le 6 avril, la migration subit un creux, pour reprendre dans la deuxième quinzaine avec une grande intensité. Cette période conduit à l'observation du second phénomène le front englué.  La consommation de pollen et nectar par les oiseaux hivernant dans les régions méditerranéennes se trouve largement répertoriées dans la littérature scientifique.  Certains auteurs attribuent le fait à une pénurie d'insecte qui touche les individus faibles.
Ce type de "pollen horn"   provient principalement de l'eucalyptus, des fleurs des agrumes et de l'amandier.
 

 
de 2 à 6

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8

9

Au printemps, les oiseaux remontent rapidement, pour les mâles il convient de prendre possession d'un bon territoire. La repasse du chant attire plus les femelles qui cherchent à  rencontrer un partenaire performant. Ces éléments rendent le rapport  entre le nombre de mâles et de femelles englués capturés peu significatif.
  1. La charge de matière visqueuse est très variable mais toujours localisée au front.

  2. Certains oiseaux se sont arrachés les pelotes vraisemblablement en se frottant sur les branches. Une faible repousse de plumes se met en place.

  3. La perte semble s'effectuer par étape.

 
 

Autres exemples
 

 

10 Fauvette des jardin (Sylvia borin)
 
11 Fauvette babillarde (Sylvia curruca)
  1. La fauvette des jardins n'échappe pas au phénomène, toutefois le nombre capture limité au printemps se répercute sur les observations.

  2. La fauvette babillarde (11) migre par la voie sud-est, elle  ramène des pollens récoltés en Afrique centrale. La pelote ci-contre a été prélevée (11a) en vue d' analyse.

 
    11a Fauvette babillarde (Sylvia curruca)
 
 


12 - 13 Pouillot véloce (Pylloscopus collybita)
 

12-13. Le pouillot véloce visite, avec les mêmes conséquences, les fleurs à nectar et pollen. Lors d'une intervention sur une liste de discussion, Bertram Bee bagueur sur l'Ile de Jersey signalait avoir bagué de nombreux pouillots affectés de "Pollen horn".

L'analyse de ces pelotes permet de déterminer les fleurs visitées et de localiser les zones d'étape et d'hivernage.
K. Laursen, E. Holm, I. Sorensen publièrent 1997: Pollen as a marker in migratory warblers, sylviidae; Ardea 85 : 223-231.